La vieille Europe est toujours jeune et continue d’attirer des visiteurs venus du monde entier puiser aux sources d’une culture universelle. L’Europe est riche et diverse : redécouvrez-la avec Arts et Vie !
Europe
Par Bénédicte Staut et Marie Lagrave
La chanson Zombie, du groupe The Cranberries, fait partie de ces chansons culte dont on fredonne l’air entêtant, en oubliant parfois la sombre histoire que cache le refrain populaire. Écrite en 1993, en réaction à l’attentat de Warrington, cette chanson dénonce en effet la violence du conflit nord-irlandais, qui causa de nombreux morts en Irlande et au Royaume-Uni tout au long du XXe siècle. Signée par Dolores O’Riordan, la chanteuse du groupe décédée en 2018, ce morceau reste son plus bel héritage à la musique rock, résonnant à travers les décennies comme un poignant appel à la paix.

Aux origines : l’attentat de Warrington en 1993
C’est lors de la tournée « Cranberries’ English Tour » en 1993, tout juste quatre ans après la formation du groupe, que cette chanson voit le jour. Le 20 mars 1993, les tensions du conflit nord-irlandais atteignent un point de rupture à Warrington : deux jeunes garçons sont tués lors d’un attentat à la bombe commis par l’IRA (Armée républicaine irlandaise). En mémoire de ces enfants, et pour toutes les autres victimes, que Dolores O’Riordan compose alors le morceau Zombie. À travers cette chanson, elle dénonce fermement les actions de l’IRA et s’en dissocie : « It’s not me, it’s not my family » (« Ce n’est pas moi, ce n’est pas ma famille »).
L’insurrection de Pâques 1916
La chanson fait également référence à l’insurrection de Pâques, dans le vers « It’s the same old theme since 1916 » (« C’est le même vieux thème depuis 1916 »), soulignant ainsi la durée du conflit. Le 24 avril 1916, en pleine Première Guerre mondiale, eut en effet lieu l’une des premières tentatives d’instauration d’une république irlandaise. Après 6 jours de combats et près de 400 morts, l’armée britannique reprit le pouvoir et organisa une répression féroce, menant à de très nombreuses arrestations et exécutions. Et depuis, les mêmes événements ne cessèrent de se répéter…


Zombie, une dénonciation de la violence
Plusieurs interprétations sont possibles quant aux personnes désignées par le terme zoombie « morts-vivants ». Il peut à la fois s’agir des personnes directement impliquées dans les conflits, mais cela peut également être les populations civiles, prises entre deux feux, qui vivent dans la peur. Dans cette chanson, Dolores O’Riordan critique également très durement ceux qui restent silencieux et impassibles devant ces violences. Dans tous les cas, Zombie est une dénonciation de la guerre et constitue un véritable hymne à la paix.
Une chanson polémique ?
Pourtant, cette chanson a souvent fait polémique, que ce soit à sa sortie, ou plus récemment dans les stades de rugby. En effet, bien qu’écrite en 1993, le morceau est sorti en 1994, juste après la signature d’un cessez-le-feu. The Camberries furent alors accusés de vouloir relancer le conflit.
Aujourd’hui, c’est plutôt le choix de dénoncer l’attentat commis par l’IRA qui interroge. Bien sûr, la mort de ces deux enfants en 1993 est une tragédie absolue, évidemment condamnable. Cependant, à travers cette chanson, est-ce finalement également la volonté d’indépendance et le souhait d’unité revendiqué par une partie des Irlandais que Dolores O’Riordan attaquait ? Nous ne le saurons sans doute jamais avec certitude…
C’est en tout cas devenu très rapidement une chanson culte, entonnée dans le monde entier. Plus grand succès du groupe, le morceau s’est hissé en première place des classements à sa sortie, connut de très nombreuses reprises et dépasse désormais le milliard d’écoutes sur les plateformes de streaming.
La musique contre la guerre
Il faut dire que le conflit nord-irlandais aura inspiré de nombreux hymnes musicaux. Comment ne pas citer également la chanson tout aussi culte du groupe U2 Sunday, Bloody Sunday, sortie en 1982 ? Évoquant elle aussi un épisode sanglant de cette guerre civile, elle dénonce quant à elle la terrible répression exercée par l’armée britannique le dimanche 30 janvier 1972, causant 14 morts et plusieurs dizaines de blessés lors d’une manifestation pacifique.
Zombie des Cranberries, comme Sunday, Bloody Sunday de U2 ne sont pas seulement des classiques du rock irlandais, mais aussi des monuments culturels et historiques. Ces chansons rappellent que, même au cœur de la violence et de la souffrance, la musique peut être une force puissante pour la paix et l’humanité.
En savoir plus :
Le clip officiel de Zombie des Cranberries :
L’émission 28 minutes d’Arte revient sur la polémique lors de la coupe du monde 2023 :
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par Emmanuelle Bons
Les Parisiens connaissaient extérieurement depuis toujours cet étonnant bâtiment cylindrique aux colonnes solennels et fronton richement sculpté, situé en plein cœur de la capitale. Occupé par la Chambre de commerce et de l’industrie depuis l’après-guerre, ses espaces intérieurs étaient restés mystérieux jusqu’à sa réhabilitation et son ouverture au public en 2021. Avec l’arrivée des prestigieuses collections du milliardaire François Pinault, la Bourse de Commerce est devenue un nouveau lieu de culture, à la fois innovant et parfois surprenant.

Un lieu chargé d’histoire
Le site de la Bourse de Commerce de Paris est le fruit d’une très longue histoire qui débuta au XIIIe siècle. Malheureusement, il ne subsiste plus aucune trace de l’hôtel de Soissons qui s’y dressait, à l’exception de la colonne astronomique construite par Catherine de Médicis en 1574 qui trône toujours du haut de ses 31 m ! Cet élégant palais fut remplacé par une halle aux blés édifiée à la fin du XVIIIe siècle, dont seules la coupole et la forme circulaire furent sauvegardées. C’est à l’architecte Henri Blondel que l’on confia la transformation du grenier à grain en un bâtiment administratif, notamment en maçonnant la partie intérieure de la coupole de fonte et de verre et en imaginant une entrée monumentale. Le bâtiment devint alors le siège de l’activité boursière dans le domaine des marchandises agricoles et fut occupé jusqu’en 2016 par la Chambre de commerce.

Un site réinventé
En 2017, cet étonnant édifice fut racheté par la Mairie de Paris qui en confia la gestion à la société Artémis via un bail de 50 ans afin que François Pinault puisse y installer son importante collection d’art contemporain. L’homme d’affaire confia sa transformation à une équipe d’architectes de renom composée de Tadao Ando, de Pierre-Antoine Gatier (architecte en chef des monuments historiques) et de Lucie Niney et Thibault Marca. Ces espaces d’exposition inédits présentent depuis 3 ans maintenant des accrochages thématiques et des expositions monographiques, mais aussi des productions nouvelles, des commandes, des cartes blanches et des projets in situ… Dans ce lieu singulier aux décors époustouflants, la création internationale contemporaine a trouvé un écrin de prestige !

Une expérience artistique et sensorielle
En pénétrant dans cet imposant édifice, le visiteur est immédiatement frappé par l’immensité des lieux. Le mur cylindrique de béton brut, haut de 9 m et conçu par Tadao Ando, crée une sorte de galerie qui retarde l’accès au cœur vibrant du bâtiment : l’immense coupole de verre lumineuse et vertigineuse, surmontant l’impressionnant plan circulaire, vestige de l’ancienne halle aux grains. Le vaste espace central du rez-de-chaussée est laissé libre pour accueillir des œuvres particulièrement impressionnantes, magnifiées tout en mettant en valeur l’architecture des lieux. La déambulation à travers les espaces d’exposition suit ensuite les courbes du bâtiment, invitant les visiteurs à une circonvolution à travers des atmosphères et des thématiques parfois très variées.
La vue depuis le sommet du cylindre de Tadao Ando est spectaculaire : on peut y admirer de près les fresques monumentales représentant une apologie du commerce international entre les cinq parties du monde. Les pigeons sont-ils vraiment parvenus en entrer sous la coupole ? Non ! Ces volatiles font en réalité partie d’une installation créée par l’artiste contemporain Maurizio Cattelan, figés en plein mouvement ils sont disposés à divers endroits du bâtiment, apportant une dimension surprenante et ludique. De quoi surprendre et amuser petits et grands !

À découvrir lors de notre journée culturelle La Fondation Pinault, du projet à la réalisation
Par Flavie Thouvenin
Article originellement publié dans le Arts et Vie Plus – Été 2020

À guère plus d’une heure de vol de nos contrées hexagonales, il est une cité aux mille tours et aux mille clochers qui ne cesse d’enchanter le voyageur. Que l’on soit féru d’architecture, de sites historiques et culturels, mélomane ou bien plutôt flâneur, Prague ravit tous les touristes, européens comme internationaux, par son décor de conte de fées et son atmosphère unique.
Depuis la place de la Vieille-Ville où se dressent les tours de Notre-Dame-du-Tyn et leurs flèches acérées, jusqu’au château qui toise fièrement la ville du haut de sa colline, en passant par l’effervescence de la ville nouvelle, la liste des visites à ne pas manquer s’allonge inexorablement. Et entre deux découvertes, pour une halte bien méritée afin de recharger ses batteries, les banquettes des cafés historiques de la capitale vous attendent. Autrefois lieux de rendez-vous de l’intelligentsia, ils conservent aujourd’hui dans leur écrin feutré l’âme de la Belle Époque et des plus grands moments de l’histoire du pays.
À lire également : Les cafés historiques de Budapest
Au temps des avant-gardes
Aujourd’hui capitale de la République tchèque indépendante depuis 1993, l’histoire de Prague fut pour le moins mouvementée. La ville prit son essor au cours du XIVe siècle, jusqu’à devenir deux siècles plus tard le centre de la vie politique, économique et culturelle de l’Europe centrale, dominant ainsi tour à tour le royaume de Bohême, le Saint Empire romain germanique puis la Tchécoslovaquie, proclamée en 1918.
C’est à la faveur de ce renouveau politique amorcé à la fin du XIXe siècle que Prague jouit d’un vaste plan de développement urbain : la cité s’étend, se modernise et cette période de paix et de prospérité économique est favorable à un bouillonnement intellectuel et artistique sans précédent. Bientôt, architectes, décorateurs, artistes et artisans en tout genre font de la belle tchécoslovaque un formidable terrain de jeu. C’est la grande époque des avant-gardes européennes, en peinture comme en architecture, et il n’est guère étonnant que Prague figure parmi les villes d’Europe au plus grand nombre de réalisations Art nouveau !
Ainsi, à l’aube du XXe siècle, dans le quartier de Nove Mesto (Nouvelle Ville) aux larges avenues, autour de l’imposante place Venceslas, les immeubles aux façades élégantes poussent comme des champignons, les passages couverts au décor fastueux se multiplient et les cafés ouvrent tour à tour. Inspirés de la Sécession viennoise et du style dit « grand café » d’Europe centrale, ces établissements modernes d’un nouveau genre, à la décoration extrêmement soignée et au service attentif, deviennent des lieux de rencontre privilégié pour l’intelligentsia de la ville.

La belle époque de Prague
Écrivains en vogue ou en devenir, artistes, universitaires, scientifiques, journalistes, hommes politiques : tout le monde se retrouve aux cafés Slavia, Louvre ou Impérial… Chacun y a ses habitudes, avec ses préférences pour tel ou tel établissement, et des cercles littéraires, philosophiques et artistiques s’y forment. On y vient pour discuter, échanger, s’informer en lisant les nombreux titres de presse locaux ou étrangers mis à disposition ; débattre et confronter ses opinions avec tel philosophe allemand ou tel intellectuel juif ; écrire ou déclamer ses derniers vers, faire une partie de cartes ou jouer au billard… le tout dans une ambiance enfumée qui fleurait bon le café et les effluves d’absinthe, avec un air de jazz dans les oreilles !
Bien au-delà du simple lieu de sociabilité, les cafés jouent un rôle essentiel dans le monde intellectuel, artistique et culturel et favorisent les relations entre ses différents acteurs et les diverses communautés de la ville, alors principalement tchèque, allemande et juive. Et la petite histoire y rencontre la Grande Histoire…
Des succursales de la révolution au renouveau touristique
Quelques décennies plus tard, sous l’ère communiste, la Belle Époque révolue, l’ambiance n’est plus à la fête. Certains cafés font grise mine, d’autres ferment, mais quelques institutions font de la résistance… Dans l’atmosphère contestataire des années 60 puis 80, face à l’occupant soviétique, ils deviennent de véritables QG pour les opposants au pouvoir en place. Et alors que la colère gronde, quelques dissidents fomentent la rébellion depuis les salles des cafés Slavia et Savoy.
La décennie qui suit voit la ville se relever petit à petit après les années moroses du communisme, mais il faudra attendre les années 2000 pour qu’une vague de rénovations coïncidant avec l’explosion du tourisme dans la Ville dorée réhabilite enfin bon nombre de ces établissements afin de leur rendre leur lustre d’autrefois. De nos jours, les touristes côtoient les locaux à la table de ces institutions de la vie pragoise, témoins d’un temps révolu, où les fantômes du passé hantent toujours les lieux…
Tour d’horizon des cafés à ne pas manquer
Le Café Slavia

Ouvert en 1884, le Café Slavia est une institution des cafés pragois, dans le plus pur style Art déco. D’abord fréquenté par les mélomanes et les cercles littéraires de la ville du fait de sa proximité immédiate avec le Théâtre national, première scène du pays en matière de ballets, théâtres et opéras (on dit ainsi que les compositeurs Smetana et Dvorak y avaient leurs habitudes), il devient bientôt lieu de rassemblement des acteurs du mouvement nationaliste tchèque et panslaviste, d’où son nom ! Nationalisé en 1948 sous le régime communiste, c’est alors le QG de l’intelligentsia dissidente qui s’y retrouve pour fomenter la résistance : rien de moins que Vaclac Havel y a usé ses banquettes !
Fermé de nombreuses années suite à la révolution de Velours de 1989, il ne rouvrira ses portes qu’en 1997, rénové de la tête au pied afin de restituer toute sa splendeur d’antan : boiseries et miroirs ornent les murs, les petites tables rondes en marbre typiques accueillent les clients toujours aussi nombreux, qu’ils s’agissent de touristes de passage ou d’habitués du quartier. Petite particularité : le tableau montrant un buveur d’absinthe qui trône au fond de la salle remplace aujourd’hui la représentation de la mère des Slaves, aujourd’hui conservé à la Galerie municipale.
Le Café Louvre
À quelques encablures du Café Slavia, au 2e étage d’un immeuble de l’imposante avenue Narodni du côté de la « ville nouvelle » de Nove Mesto, le Café Louvre officie depuis 1902. Dans ce quartier qui depuis le début du siècle compte nombre de galeries, théâtres, salles de concert et clubs de jazz, il fut très fréquenté à la Belle Époque par les cercles intellectuels et littéraires tchèques et allemands. Max Brod et Franz Kafka, encore étudiants, s’y attablaient quotidiennement pour s’entretenir de leurs dernières ébauches et disserter sur la littérature de l’époque, quand Einstein venait y discuter des dernières avancées de la science à l’occasion de son séjour à l’université allemande de Prague en 1911-1912…
Il faut dire que le fait qu’il soit entièrement électrifié (une première pour ce type d’établissement dans la ville), disposant de multiples salles pouvant accueillir près 800 clients (il fut un temps le plus grand café de tout l’empire austro-hongrois !) et d’une partie accessible même aux femmes (dont la fréquentation des cafés était jusqu’alors interdite… sic), faisait des lieux un modèle du progrès et de la modernité.
Le Café Impérial

Situé un peu plus à l’écart du centre historique privilégié des touristes, le Café Impérial vaut le détour sans hésitation aucune ! Ouvert en 1914, sa flamboyante décoration intérieure, faite de carreaux de céramiques d’inspiration orientale – fleurs, arabesques, animaux et scène mauresques – recouvrant ses murs et ses colonnes et son parquet en bois lustré en font l’un des plus beaux cafés de la ville. Ici aussi, le tout Prague se retrouvait et l’on dit que Kafka, Leos Janacek – l’un des plus brillants compositeurs du pays – ou Tomas Garrigue Masaryk – rien de moins que le premier président de l’ancienne république tchécoslovaque – y avaient leur table. Aujourd’hui, l’ambiance y est un brin plus chic et la cuisine, tenu par un chef réputé, est dite raffinée.
Le Café Savoy
De l’autre côté de la Vltava, dans le quartier de Mala Strana, le Café Savoy régale depuis 1893. À l’intérieur, le visiteur ne sait plus où donner de la tête : l’œil s’attarde tantôt sur les boiseries et les dorures rutilantes au style Art déco qui ornent les murs, tantôt sur les fresques néo-Renaissance du plafond qui trônent à 7 m au-dessus de nos têtes, tantôt sur les vitrines du comptoir rempli de pâtisseries toutes plus alléchantes les unes que les autres… Lieu de rencontres populaires, il fut tout comme ses concurrents très fréquenté à la Belle Époque ainsi que dans les années suivants la révolution de Velours. Ici aussi, on y vient autant pour se sustenter que pour sentir entre ses murs l’ambiance d’un passé révolu.
Le Café Grand Orient

Logé au 1er étage de la maison à la Vierge Noire, bâtiment cubiste situé dans la Vieille-Ville et pensé par l’architecte Josef Gocar, le décor du Café Grand Orient diffère des autres cafés historiques pragois et mérite le détour… Il s’agit en effet de l’unique café de style cubiste au monde ! Ici, du sol au plafond, des chaises jusqu’aux lustres, des tables jusqu’aux porte-manteaux, tout est cubiste !
Ce n’est guère une surprise lorsque l’on sait que Prague est la seule ville où le cubisme s’est invité dans l’architecture, et jusque dans le mobilier et l’aménagement intérieur. Inauguré en 1912, ce café aura pourtant eu une courte existence : déjà jugé démodé, il ferme dans les années 20… pour rouvrir plus de 80 ans plus tard ! Rénové à partir de photos d’époque, il restitue à la perfection les lignes si caractéristiques du cubisme dans un surprenant souci du détail. Une curiosité à ne pas manquer lors de votre prochain séjour !
Le Café de la Maison municipale

À quelques minutes de la maison à la Vierge noire se tient une autre institution. Le café de la Maison municipale conserve encore de nos jours le cachet des cafés typiques des années 1900 et leur indémodable élégance Art nouveau : ici aussi on admire les enfilades de marbres et de chrome, les lustres suspendus et l’impressionnante hauteur sous plafond. Situé sur la place de la République, à quelques mètres de la tour Poudrière et au rez-de-chaussée de la Maison municipale, centre de la vie culturelle pragoise et tchèque à son ouverture en 1912, il sera le lieu de rencontre privilégié des artistes et musiciens qui se produisaient dans la salle voisine, où bals et concerts se succédaient dans les années 20 et 30.
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Quand la nature rencontre l’art contemporain
Nichée dans les eaux céruléennes de la Méditerranée, l’île préservée de Porquerolles est depuis longtemps un refuge pour les amoureux de la nature et les amateurs de tranquillité. Mais depuis l’ouverture de la fondation Carmignac en 2018, cette île provençale est devenue bien plus qu’une destination de vacances. Ce petit bout de terre sauvage s’est mué en un lieu d’exposition incontournable que l’on découvre… pieds nus !

L’oeuvre de Jeppe Hein, Path of Emotions, dans les jardins de la Fondation Carmignac © Jeppe Hein/Photo : Marc Domage
La fondation Carmignac, créée en 2000 par le collectionneur et entrepreneur Édouard Carmignac, rassemble aujourd’hui plus de 300 œuvres d’art contemporain ainsi qu’un prix de photo journalisme. Depuis 2018, cette admirable collection a trouvé sur l’île de Porquerolles un cadre enchanteur pour se dévoiler au public. Véritablement immergée dans la végétation méditerranéenne où pins et oliviers côtoient ifs et lauriers, cette institution culturelle offre aux visiteurs une expérience unique qui marie l’art, la nature et l’architecture de manière harmonieuse.
La fondation Carmignac s’intègre à la nature
Au cœur du parc naturel classé les visiteurs découvrent un étonnant bâtiment, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti en sous-sol d’une ancienne ferme. Son architecture contemporaine entièrement dissimulée offre 2 000 m2 d’exposition et s’intègre parfaitement à l’environnement naturel. Ses lignes épurées et ses matériaux locaux mettent en valeur la beauté brute de l’île et créé un dialogue entre l’extérieur et l’intérieur. La lumière omniprésente s’y invite grâce à un plafond d’eau qui offre une impressionnante clarté aux espaces.
La collection d’exception de la fondation Carmignac
À l’intérieur, les visiteurs découvrent l’impressionnante collection d’œuvres d’art contemporain sélectionnées avec soin par Édouard Carmignac lui-même, constituée initialement autour du pop art. D’artistes renommés à de jeunes talents prometteurs, la diversité et la qualité des œuvres exposées reflètent la vision artistique audacieuse de la fondation. Peinture, sculpture, photographie, vidéo – chaque medium trouve sa place dans ce cadre unique. Quant au jardin conçu par le paysagiste Louis Benech, il accueille lui aussi de nombreuses statues et installations, notamment de Land art avec La couvée de Nils Udo.
Un programme culturel dynamique
Mais la fondation Carmignac ne se limite pas à être un simple musée. Elle propose également un programme culturel dynamique comprenant des conférences, des performances artistiques et des résidences d’artistes. Ces événements offrent aux visiteurs l’opportunité de plonger plus profondément dans le monde de l’art contemporain et de découvrir de nouveaux talents émergents.
En parcourant les galeries et en se promenant dans les jardins paysagers de la fondation Carmignac, les visiteurs sont invités à réfléchir, à s’interroger et à s’inspirer. La rencontre entre l’art contemporain et la nature sauvage crée un dialogue captivant qui invite à une expérience sensorielle et intellectuelle enrichissante.
Bien plus qu’un simple lieu d’exposition d’art contemporain, c’est un sanctuaire de créativité, un havre de paix et un lieu de rencontre entre l’homme, l’art et la nature.
À découvrir au cours de notre escapade : Les trésors du Var, de Hyères à Porquerolles
Par Héloïse Marchionini-Bons et Marie Lagrave

Vue sur l’Acropole d’Athènes © F. Thouvenin
Bienvenue en Grèce, terre des dieux de l’Olympe et berceau d’une civilisation parmi les plus influentes de l’humanité. Les multiples vestiges antiques qui émaillent le pays proposent un véritable voyage dans le temps entre histoire et mythologie, faisant de la Grèce une destination phare du tourisme culturel.
Les trésors millénaires de Delphes ou de Corinthe ne sauraient néanmoins complètement éclipser les différentes strates d’un patrimoine riche et fascinant que l’on découvre d’églises byzantines en cités médiévales, jusqu’aux grandes villes cosmopolites et résolument modernes. Bien sûr, les nombreuses îles paradisiaques aux eaux translucides et les villages pittoresques blanchis à la chaux qui s’égrènent le long de la route ajoutent un charme certain à cette destination enchanteresse et plurielle. Enfin, la Grèce offre une gastronomie simple mais ô combien savoureuse, où l’huile d’olive, la feta et les légumes gorgés de soleil se marient harmonieusement pour ravir les papilles des voyageurs les plus exigeants.
CARTE D’IDENTITÉ
Capitale : Athènes
Superficie : 131 957 km2
Nombre d’habitants : 10 064 000 habitants (en 2021)
Fuseau horaire : GTM + 2 en hiver et GTM + 3 en été (une heure de décalage horaire avec la France)
Monnaie : l’euro
Langues : le grec
Météo : la Grèce jouit d’un climat tempéré, avec des hivers pluvieux et doux et des étés très chauds et secs
LES INCONTOURNABLES DE LA GRÈCE
L’Acropole d’Athènes

Les Cariatides de l’Érechtéion sur l’Acropole d’Athènes © L. Domenach
Perchée majestueusement au sommet d’une colline, l’Acropole d’Athènes domine la capitale grecque depuis des millénaires. Site archéologique incontournable, ses vestiges forment sans conteste le témoignage le plus impressionnant de la grandeur de la civilisation grecque antique. Fortifiée dès le XIIIe siècle av. J-C., la colline est d’abord une forteresse avant de devenir le centre du culte de la déesse Athéna, figure tutélaire de la cité-État. Les principaux bâtiments, dont le Parthénon, l’Érechthéion et le temple d’Athéna Niké, sont érigés au Ve siècle av. J.-C. alors qu’Athènes assoie son empire et se hisse parmi les plus grandes puissances au monde. Modèle d’architecture idéale, l’Acropole incarne l’apogée de toute une civilisation et demeure un symbole de son rayonnement culturel impérissable.
Les monastères perchés des Météores

Vue sur un monastère perché, dans les Météores © H. Marc
Au cœur de la Grèce continentale, dans un paysage constitué d’impressionnants pythons de grès semblant inaccessibles, des moines anachorètes s’installèrent dès le XIe siècle. Vivants au départ dans des grottes, ils édifièrent aux XIVe et XVe siècles de majestueux monastères orthodoxes, défiant les difficultés liées au terrain. Des dizaines d’édifices construits à l’époque, six demeurent aujourd’hui encore actifs. Véritables joyaux architecturaux ornés de fresques admirablement préservées, ils sont aussi le témoignage vivant d’une histoire séculaire et d’une foi chrétienne orthodoxe encore intacte. La visite de ces monastères offre ainsi une belle opportunité de plonger dans l’histoire religieuse et culturelle de la Grèce, tout en profitant de vues panoramiques à couper le souffle sur les paysages sublimes qui les entourent.
À découvrir lors des circuits : Des Météores au Péloponnèse et Flâneries grecques
La caldeira de Santorin

Vue sur Santorin © A. Bayard
Au cœur de la mer Égée, l’archipel des Cyclades égrène son chapelet d’îles aux panoramas de cartes postales : Paros, Milos, Mykonos… Toutes invitent à la flânerie dans les ruelles de leurs villages tout de bleu et de blanc vêtus, ponctués de bougainvilliers au rose éclatant. Si elles ont chacune leurs spécificités et leurs attraits, une se démarque néanmoins : Santorin la volcanique, perle des Cyclades. En forme de croissant, elle doit sa géographie actuelle à une gigantesque éruption survenue il y a 3 500 ans, qui fit s’effondrer une partie de l’île, créant une impressionnante caldeira. Les deux villages principaux, typiquement cycladiques, Fira et Oia, surplombent désormais la mer du haut d’une falaise rouge et noire de 200 à 300 m de haut, multipliant les points de vue à couper le souffle.
À découvrir lors des circuits : Les Cyclades .
La cité médiévale de Rhodes

Le palais des Grands Maîtres à Rhodes © S. Tossounoglou
Située aux confins de la mer Égée, près des côtes turques, l’île de Rhodes, la plus grande du Dodécanèse, suscita bien des convoitises au cours de l’histoire. Des multiples conquêtes et reconquêtes qu’elle connut, on retient surtout celle des chevaliers de la Saint-Jean de Jérusalem, ordre religieux et militaire qui occupa l’île de 1309 à 1523. Installés dans la capitale, ils entreprirent de faire d’elle une immense place forte, capable de résister aux plus grandes armées. L’impressionnante cité médiévale, aux étroites rues pavées enserrées dans ses remparts toujours intacts, est aujourd’hui un joyau d’architecture gothique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
À découvrir lors des circuits : L’archipel du Dodécanèse
LES COUPS DE COEUR DE NOS SPÉCIALISTES
Flavie Thouvenin, assistante d’édition iconographe
« Après une journée d’exploration des vestiges antiques de la cité historique d’Athènes, quoi de mieux que le spectacle envoûtant d’un coucher de soleil sur l’Acropole pour terminer en beauté? Après une petite grimpette le long d’un sentier arboré, c’est au sommet de la colline de Philopappos (également connue sous le nom de colline des Muses) que se révèle l’un des plus beaux points de vue sur la capitale grecque. À l’heure dorée du crépuscule, les dernières lueurs du soleil couchant au-dessus des montagnes athéniennes et des temples millénaires créent des vues dignes des plus belles cartes postales ! »
Emmanuelle Bons, coordinatrice éditoriale
“Mes souvenirs du canal de Corinthe constituent sans doute les images les plus insolites que j’ai gardées de Grèce. Ces immenses parois rocheuses très abruptes lançant passer une mince voie d’eau, ce pont métallique qui semble délicatement posé entre les deux “rives” ! Vertige assuré !”
Retrouvez l’intégralité des programmes Arts et Vie en Grèce
Par Flavie Thouvenin
400 ans d’art au féminin : « Now you see us. Femmes artistes en Grande-Bretagne 1520-1920 »
Le 16 mai prochain s’ouvrira à la Tate Britain, au cœur de Londres, une exposition exceptionnelle qui fera la part belle aux femmes artistes en Grande-Bretagne du XVIe au XXe siècle. Intitulée « Now you see us » (littéralement « Maintenant vous nous voyez »), elle se propose de retracer le parcours de ces pionnières qui, à l’encontre des préjugés et des attentes sociétales de leur temps, ont choisi d’embrasser une carrière artistique. Plus de 150 œuvres d’une centaine d’artistes plongeront le visiteur dans un voyage captivant à travers plus de quatre siècles de création artistique féminine.

À lire également : Fiche pays – Grande-Bretagne
Le talent au féminin
Suivant un parcours à la fois chronologique et thématique, l’exposition permettra aux visiteurs de suivre l’évolution de l’art féminin à travers les siècles, depuis la cour des Tudor jusqu’à l’époque moderne, en passant par la période victorienne. Elle se proposera d’explorer divers thèmes, tels que la représentation de soi et le rôle des femmes dans la société, tout en examinant l’évolution des styles artistiques au fil des siècles. Elle analysera ainsi l’impact de ces artistes sur leur époque, mettant en lumière leur lutte pour l’accès des femmes à la formation artistique, ainsi que leur quête d’adhésion aux institutions les plus prestigieuses de Grande-Bretagne, telles que l’Académie royale des beaux-arts, ouvrant la voie à des générations de femmes artistes.
Une diversité de voix
Parmi les artistes présentées, de grands noms côtoient des talents méconnus offrant une perspective riche et diversifiée sur la contribution des femmes à l’art britannique. On y découvrira une variété d’œuvres, comprenant peintures, sculptures, gravures, dessins, photographies et autres formes artistiques, témoignant de l’éventail complet des capacités créatives de ces artistes. Des talents qui sont se sont illustrés dans des domaines aussi divers que la peinture de paysage, l’aquarelle, le pastel, les scènes de la vie domestique – des genres considérés comme plutôt « féminins », où les femmes étaient plus facilement tolérées – ou, au contraire, le nu, la représentation de scènes historiques et de batailles, des champs très largement dominés par les hommes et qui leur étaient auparavant strictement réservé.



Les icônes et les oubliées
Des œuvres emblématiques figureront bien sûr parmi les temps forts de l’exposition, avec des figures de proue telles que Artemisia Gentileschi (dont les tableaux ont captivé la cour de Charles I), Mary Beale (l’une des plus importantes portraitistes du XVIIe siècle anglais), Angelica Kauffman (l’une des deux seules femmes parmi les membres fondateurs de l’illustre Royal Academy of Arts fondée en 1768), ou encore Elizabeth Butler (peintre du XIXe spécialisée dans la peinture d’histoire) et Laura Knight (l’une des principales figures de la peinture britannique de la première moitié du XXe siècle).
D’autres, célèbres en leur temps mais tombées dans l’oubli : on pense notamment aux miniatures de Levina Teerlinc, peintre à la cour d’Henri VIII, rassemblées et exposées ensemble pour la première fois depuis 40 ans ; à Margaret Carpenter, peintre du XVIIIe siècle décorée de la Royal Society of Arts ; ou encore Ethel Walker, peintre écossaise proche des impressionnistes. Entre œuvres classiques et méconnues, la Tate Britain entend ainsi offrir un aperçu essentiel de l’histoire de l’art britannique sous le prisme unique des femmes artistes qui l’ont marqué.

À découvrir lors de l’escapade Arts et Vie : « Londres des arts »
Pour les amateurs d’art ou pour les curieux, la nouvelle programmation Escapades d’Arts et Vie propose la visite de cette exposition inédite au cours du programme « Londres des arts ». Une occasion unique de découvrir un pan souvent négligé de l’histoire de l’art britannique.
Cet été, immergez-vous dans les plus grands festivals de France et d’Europe avec Arts et Vie ! Des notes enchanteresses de la musique classique aux rythmes enivrants du jazz, en passant par des performances théâtrales captivantes, les plus grands rendez-vous culturels de France et d’Europe vous promettent une expérience passionnante des arts de la scène. Comme chaque année, nous avons conçu autour de ces événements incontournables des itinéraires complets afin de vous permettre une découverte approfondie des régions alentours, tout en laissant la part belle aux moments d’exception convoqués par chaque festival.
Outre nos programmes devenus des grands classiques d’Arts et Vie, autour du festival d’Avignon, des Rencontres musicales d’Évian, ou du festival d’été des Proms à Londres, par exemple, nous vous proposons également cette année de découvrir le festival Rossini à Pesaro et le festival Beethoven à Bonn.
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Le festival Rossini à Pesaro
Le prestigieux festival lyrique de Pesaro, dédié aux œuvres de Rossini, célèbrera cette année sa 45e édition, tandis que la ville natale du célèbre compositeur a été désignée capitale de la culture italienne pour l’année 2024. Une occasion parfaite pour (re)découvrir la belle région des Marches, au son de ses opéras les plus renommés comme de ses airs plus méconnus.

Au programme : le centre historique d’Urbino, classé au patrimoine mondial de l’Unesco ; Ravenne et ses mosaïques ; le village médiéval de Gradara… et surtout 3 soirées-opéras dans le cadre du festival.
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La Rhénanie et le festival Beethoven de Bonn
Si la belle région de la Rhénanie, grâce à son patrimoine culturel d’une richesse incomparable, enchantera les amateurs d’art, d’histoire et d’architecture, le festival Beethoven de Bonn est quant à lui un événement incontournable pour tout mélomane. C’est depuis 1845 que la ville natale du compositeur lui rend hommage, accueillant chaque année les meilleurs orchestres internationaux et les plus célèbres interprètes pour revisiter les plus belles oeuvres de son répertoire.

Au programme : un parcours sur les traces de Beethoven à Bonn ; la cathédrale gothique de Cologne, véritable symbole de la ville ; Coblence et les paysages de la vallée du Haut-Rhin moyen… et surtout 3 soirées de concerts dans le cadre du festival.
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par Emmanuelle Bons
La Chandeleur, cette fête traditionnelle célébrée chaque année le 2 février, est bien plus qu’une simple excuse pour déguster de délicieuses crêpes. C’est une célébration riche en histoire et en symboles, dont les racines remontent à des millénaires. Plongeons ensemble dans les origines fascinantes de cette tradition populaire.

Des origines religieuses…
Le terme “Chandeleur” vient directement du latin candella qui signifie “chandelle” et évoque la fête chrétienne commémorant la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, 40 jours après sa naissance. Selon la loi juive, les nouveaux parents devaient amener leur premier-né mâle au Temple pour le présenter à Dieu. Cette présentation symbolisait la purification de la mère et la consécration de l’enfant à Dieu. La célébration de cet épisode biblique se manifesta dès 472 par des processions où l’on portait des flambeaux ou des cierges.

… ou païennes !
Néanmoins, les origines de la Chandeleur sont également liées à des coutumes païennes plus anciennes. La fête coïncide avec la fin de l’hiver et le début du printemps, marquant un moment de transition entre les saisons sombres et les jours plus lumineux. Dans de nombreuses cultures européennes, cette période était célébrée avec des rituels visant à chasser les esprits malveillants et à attirer la lumière et la fertilité pour assurer de bonnes récoltes à venir.
Une fête gourmande
L’un des aspects les plus emblématiques de la Chandeleur est la tradition de faire et de manger des crêpes. Cette coutume remonte à plusieurs siècles et est associée à de nombreux symboles. D’une part, la forme ronde et dorée des crêpes rappelle le soleil et sa chaleur, symbolisant le retour de la lumière après les longues nuits d’hiver. D’autre part, la tradition de faire sauter les crêpes dans une poêle est censée apporter prospérité et chance pour l’année à venir.
En France, il est de coutume de faire sauter la première crêpe de la main droite tout en tenant une pièce d’or dans la main gauche pour attirer la prospérité financière. Certains croient également qu’il est important de ne pas retourner la première crêpe avec une main gauche, sous peine de malheur.
Et d’autres préfèrent tout simplement les manger !

La Chandeleur à travers le monde
Bien que la Chandeleur soit particulièrement célébrée en France, elle est également observée dans de nombreux autres pays, sous différents noms. En Espagne, par exemple, la fête est connue sous le nom de « Día de la Candelaria » et est célébrée avec des processions religieuses et des repas traditionnels. En Irlande, la Chandeleur est associée à la fête de « La Présentation du Seigneur » et est également marquée par des coutumes similaires à celles observées en France.
La Chandeleur est bien plus qu’une simple fête culinaire. C’est une célébration riche en histoire et en symbolisme, qui mêle habilement des traditions religieuses et païennes. À travers ses rituels et ses superstitions, la Chandeleur nous rappelle l’importance de marquer les transitions saisonnières et de célébrer le retour de la lumière après les ténèbres de l’hiver. Alors, que vous soyez un fervent amateur de crêpes ou simplement curieux des traditions anciennes, la Chandeleur offre une occasion unique de se plonger dans le passé et de célébrer le présent.
Bertrand Chamayou : un virtuose du piano
Par Emmanuelle Bons

Il a aujourd’hui sa place sur les plus prestigieuses scènes du monde, de Paris à New York en passant par Londres, Berlin, Amsterdam, Madrid, Tokyo… Son nom suffit à attirer un public à la fois exigeant et sensible, en quête de virtuosité et d’émotion. Bertrand Chamayou, soliste aujourd’hui incontournable, a gagné une renommée internationale à seulement 42 ans grâce à sa technique prodigieuse, à la perspicacité de ses interprétations mais aussi grâce à une sonorité singulière qui imprègne son répertoire musical extrêmement varié.
Un parcours musical exemplaire
Originaire de Toulouse, Bertrand Chamayou a montré un intérêt précoce pour la musique, en commençant à étudier le piano très jeune au conservatoire de sa ville. Il a rapidement attiré l’attention de Jean-François Heisser, qui deviendra son professeur au Conservatoire National Supérieur de Paris où il entre à l’âge de 15 ans. Sa carrière débuta alors très vite avec ses premiers concerts et ses prix lors de concours prestigieux : deuxième prix au Concours international Krainev en Ukraine, quatrième prix au Concours international Marguerite-Long-Jacques-Thibaud, premier prix de piano au Conservatoire… Il se perfectionna également en parallèle auprès de la prestigieuse pianiste italienne Maria Curcio à Londres. Un bel avenir se dessinait devant lui !
Sa carrière a pris véritablement son envol après qu’il a remporté le Concours Clara Haskil en 2003, une compétition de renommée mondiale qui a propulsé de nombreux artistes talentueux vers une reconnaissance internationale. Depuis lors, Bertrand Chamayou a régulièrement collaboré avec des orchestres de premier plan et des chefs d’orchestre éminents.

Un répertoire éclectique
La polyvalence de Bertrand Chamayou se révèle dans son répertoire éclectique, qui s’étend de la musique classique au répertoire contemporain. Il a interprété des œuvres de compositeurs tels que Ravel, Debussy, Liszt, mais aussi Henri Dutilleux, Guillaume Connesson, Philippe Hersant, Thomas Adès ou Bruno Montavani. Sa compréhension profonde de la musique, associée à une technique impeccable, lui permet d’exprimer une large gamme d’émotions à travers ses interprétations.
De la scène aux studios d’enregistrement
Chamayou s’est également distingué par le succès de ses enregistrements, recevant des éloges pour sa série d’albums consacrés à des compositeurs spécifiques. Son interprétation magistrale des œuvres de Ravel, en particulier, a été saluée pour sa sensibilité et sa subtilité. Ses disques capturent l’essence de chaque composition avec une précision remarquable, ce qui renforce sa réputation en tant qu’artiste exceptionnel.
Reconnaissances et prix
Au fil de sa carrière, Bertrand Chamayou a accumulé de nombreuses récompenses et distinctions. En plus du Concours Clara Haskil, il a remporté le prestigieux Gramophone Award pour son enregistrement des œuvres de César Franck. Il fut nommé en 2006 “Révélation soliste instrumental” aux Victoires de la Musique classique et il est le seul artiste français à avoir remporté les Victoires de la Musique à cinq reprises, dans toutes les catégories. Ces honneurs témoignent de sa place éminente dans le monde de la musique classique.
Retrouvez Bertrand Chamayou avec Arts et Vie

Arts et Vie vous propose une occasion unique de (re)découvrir le talent de Bertrand Chamayou au cours d’un exceptionnel voyage musical à Londres, organisé en partenariat avec la chaîne musicale Mezzo. Vous aurez la chance d’y assister à deux concerts événement, durant lesquels l’illustre pianiste interprétera les œuvres de compositeurs aussi divers que Mendelssohn, Ravel mais aussi Benjamin Britten ou Unsuk Chin. Cette escapade entièrement dédiée aux mélomanes sera également enrichie par deux conférences données par Pauline Lambert, éminente spécialiste et journaliste chez Mezzo, mais aussi par l’accès à une répétition du concert au Barbican Center et une visite du Royal Albert Hall. Un voyage unique et inédit à ne manquer sous aucun prétexte !
Alors que l’on célébrait l’Épiphanie il y a quelques jours (le 6 janvier), les traditionnelles galettes des rois, faites de pâte feuilletée généreusement garnies de frangipane, ont inondé nos boulangeries et nos fins de repas. En Espagne, mais également au Portugal et en Provence, c’est une autre variante de ce savoureux dessert, le gâteau des rois, qui vient généralement orner les tables de cette période festive. En Espagne, l’Épiphanie revêt une importance toute particulière : c’est un jour férié, et c’est généralement ce jour-là, et non à Noël, que les enfants reçoivent leurs cadeaux. Cette tradition rappelle les offrandes apportées par les Rois mages à l’enfant Jésus douze nuits après sa naissance. Les familles partagent à cette occasion un gâteau des rois, en forme de couronne, parfumé à l’orange ou au citron dans lequel est dissimulé une pièce d’argent, une figurine de porcelaine ou un haricot blanc.

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Ingrédients (pour 6 personnes)
Pour la pâte à brioche
- 330 g de farine
- 14 g de levure de boulanger fraîche
- (1/3 cube)
- 25 g de sucre
- 6 g de sel
- 4 œufs
- 170 g de beurre
Pour parfumer
- 1 c. à soupe d’eau de fleur d’oranger
- 1 c. à soupe de rhum
- 1 zeste de citron
- 100 g d’écorces de citron confit
Pour décorer
- 30 g de fruits confits hachés
- 2 c. à soupe de confiture d’abricot
- 1 c. à soupe de sucre en grains
- 1 fève
Recette
Dans un saladier, mélangez la farine, le sucre, le sel et la levure émiettée ; attention à ne pas faire toucher levure et sel !
Ajoutez les œufs un à un et le parfum (eau de fleur d’oranger, rhum et zeste de citron). Pétrissez 10 mn à la main environ (5 mn au robot) jusqu’à obtention d’une pâte ferme et élastique : il faut que la pâte se décolle du plat facilement et qu’elle ne colle pas trop aux mains (test : l’étirer entre le pouce et l’index pour vérifier l’élasticité de la pâte). Ensuite incorporez le beurre en pommade.
Ajoutez enfin les écorces de citron… et la fève !
Recouvrez la pâte d’un film alimentaire et laissez reposer à température ambiante ou dans le four position étuve pendant une heure environ. La pâte doit doubler de volume. “Cassez la pâte” (faites-la dégonfler en y enfonçant les doigts puis pétrissez environ 30 s.), recouvrez à nouveau d’un film et placez-la au réfrigérateur environ 4 heures (ou mieux la nuit).
Le lendemain, disposez la pâte sur un plan fariné, étendez-la et là pliez-la en 4. Tournez et recommencez à deux reprises. Formez une boule sur une plaque à pâtisserie. Creusez un trou avec les mains et étirez la pâte pour former la couronne. Attention : faites une couronne large avec un trou assez gros car la brioche va gonfler et le trou rétrécir… Décorez en faisant des incisions sur le dessus. Laissez encore gonfler la pâte une demi-heure environ.
Préchauffez le four à 180 °C puis cuire 35 mn environ en surveillant la fin de la cuisson. Laissez refroidir puis décorez avec les fruits confits et le sucre en grains. Pour le nappage : diluez la confiture avec quelques gouttes d’eau ; faites chauffer dans une petite casserole puis badigeonnez ce nappage au pinceau sur le gâteau pour le faire briller. Vous pouvez vous régaler !
Un voyage culturel en Europe avec Arts et Vie vous mènera ainsi en son berceau, la Grèce. D’Athènes à Épidaure, de Cnossos à Cythère, et de Corfou aux Cyclades, vous retrouverez partout, aux frontons des temples comme dans les formes simples des maisons blanchies à la chaux, ce sens de la mesure harmonique qui fit de la Grèce antique un modèle esthétique pour des siècles. À Athènes, vous comprendrez le sens de l’eurythmie à la vue de l’Érechthéion ou du Parthénon et suivrez au musée de l’Acropole les grandes étapes de l’art grec, de la civilisation mycénienne à l’art hellénistique.
Faire un voyage culturel en Italie, c’est aller à la rencontre de l’ancien Empire romain qui régna sur le monde antique et de la Mère-Patrie des arts qui engendra la Renaissance. De Rome à Florence, de Venise à Sienne, une constellation unique d’artistes de génie produisirent des œuvres au rayonnement universel, des Primitifs du Quattrocento aux grands maîtres de la Renaissance, Léonard, Raphaël, Michel-Ange. L’Italie, c’est aussi Venise, cette ville surgie des eaux où se mêlèrent Byzance, l’Orient et le Gothique dans le palais de la Ca’d’Oro ou à la Basilique Saint-Marc. Tandis que l’on doit aux peintres vénitiens comme Giorgione ou Titien un modelé plus sensuel des chairs et une perspective atmosphérique obtenue par la couleur et par la lumière. Un voyage en Italie ne saurait oublier la baie de Naples, le Vésuve, Sorrente et la côte almafitaine, grand jardin suspendu sur la mer tyrrhénienne.
En France, Paris reste toujours Paris, avec ses hôtels particuliers du Marais des XVIIe et XVIIIe siècles au bel ordonnancement régulier, ses grands boulevards haussmanniens, ses musées aux collections exceptionnelles comme Le Louvre ou le musée d’Orsay, sa place de la Concorde et ses Champs-Élysées, ses quartiers de Montmartre ou de Montparnasse marqués par les Impressionnistes, les Fauves ou les Cubistes. La richesse culturelle de la France est aussi dans ses régions : vous irez à la découverte de la romanité en Provence, de la culture cathare autour de Carcassonne, de l’Alsace des marchés de Noël, mais aussi des grands festivals d’été comme ceux de Marciac ou de la Roque-d’Anthéron.
Ceux qui aiment le Sud profond feront un voyage culturel en Espagne ou au Portugal. L’Espagne est diverse, car elle fut ouverte aux nombreuses influences extérieures : celles de la civilisation romaine et de la civilisation arabe, celle de l’Italie, de l’Europe du Nord et de la France du Sud-Ouest. Puis c’est l’Espagne qui rayonnera sur l’Europe, avec le Siècle d’or, ses artistes majeurs, ses monarques absolus et les conquêtes de son immense empire colonial De la Catalogne à l’Aragon, de l’Estrémadure à l’Andalousie, un voyage culturel avec Arts et Vie vous fera voir cette Espagne aux multiples visages, qui s’enrichit de l’apport de la culture cistercienne comme de celui des princes omeyades en Andalousie. C’est à Madrid que l’Espagne du Siècle d’or connut un rayonnement sans pareil jusqu’au XVIIe siècle. Le musée du Prado en témoigne par la richesse exceptionnelle des œuvres venues du foyer andalou, celles de Ribera, de Zurbaran ou de Vélasquez.
Un autre génie de la peinture espagnole, Le Greco, a marqué l’art européen par la puissance de ses représentations. Vous le retrouverez à Tolède, au musée qui porte son nom, et dans l’église San Tomé. Le Greco a beaucoup influencé Picasso dont vous pourrez voir les œuvres à Barcelone. À Barcelone les architectures foisonnantes et organiques du mouvement moderniste imposeront leur forte présence, de Lluis Domenéch Montaner à Antoni Gaudí. Au Portugal, vous retrouverez les vestiges glorieux qui firent de ce petit pays l’une des principales puissances maritimes d’Europe et lui virent jouer un rôle majeur dans les Grandes Découvertes, grâce à des rois comme Henri le Navigateur ou Manuel Ier et des navigateurs comme Bartolomeu Dias et Vasco de Gama. Ainsi s’étendirent ses frontières bien au-delà des mers, jusqu’au Congo, au Cap-Vert et au Brésil. Si vous préférez le Nord, ses paysages et ses mythologies, Arts et Vie vous emmènera en Autriche, découvrir le rococo des églises et des palais ou admirer l’art de la Sécession viennoise, ses architectures nouvelles et ses peintres flamboyants comme Klimt ou Franz von Stuck.
En Allemagne, vous irez sur les traces nombreuses et glorieuses qui firent l’Empire carolingien, le Saint-Empire romain germanique, puis la monarchie des Habsbourg. En remontant le cours des fleuves comme le Rhin, l’Elbe, la Moldau ou le Danube, vous découvrirez les villes médiévales qui fascinèrent les romantiques. Ou visiterez Salzbourg qui vit naître Mozart et dont le centre à l’architecture baroque et italianisante, se caractérise par une profusion de flèches et de dômes eux-mêmes dominés par la silhouette monumentale et austère de la forteresse de Hohensalzburg.
Toujours plus au nord, vous pourrez choisir la ligne claire des pays scandinaves, dont les grands architectes et designers créèrent un nouvel art de vivre qui est toujours le nôtre. Plus à l’est, enfin, c’est la grande Russie. À Moscou, vous admirerez la Place Rouge et la forteresse du Kremlin entourée de ses nombreux palais et cathédrales sommés de bulbes d’or et de coupoles colorées. À Saint-Pétersbourg, vous découvrirez une « Venise du Nord » aux quatre-cents ponts et aux nombreux canaux, surgie des marécages en 1703 par la volonté visionnaire du seul Pierre Le Grand. À moins qu’une croisière au fil de la Néva ou de la Volga ne vous mène jusqu’en Carélie ou à la découverte des villes orientales comme Kazan la tatare ou Samara la turco-mongol.