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La fondation Gianadda, le rendez-vous des arts – Suisse

Par Emmanuelle Bons

En hommage à Léonard Gianadda, décédé ce dimanche 3 décembre, nous avons souhaité refaire paraitre cet article, originellement publié dans le Plus d’Arts et Vie de janvier 2022, à propos de la fondation qu’il a créée et dirigée pendant de longues années.

Voilà bientôt 45 ans que la fondation Gianadda fait briller la culture sur la petite ville suisse de Martigny, au pied des plus hauts sommets des Alpes. Cette institution privée est l’œuvre d’un homme, Léonard Gianadda, journaliste, ingénieur, promoteur immobilier et mécène, qui trouva dans ce projet un moyen de perpétuer le souvenir de son frère disparu. Véritable lieu de rendez-vous des arts plastiques, de la musique et de l’histoire, cette fondation, située à deux pas de notre résidence de Samöens, est devenue au fil des années un incontournable dans le paysage culturel européen.

La genèse d’une aventure

L’histoire de la fondation débute par un hasard de la vie. En 1976, Léonard Gianadda, alors au sommet de sa carrière, se lance dans un ambitieux projet de construction près de Martigny. Néanmoins, avant d’accorder le permis de construire pour cet immeuble de 16 étages, le département de l’instruction publique du canton du Valais exige que des fouilles préventives soient réalisées sur le terrain situé près de l’amphithéâtre du Vivier et du forum antique retrouvés au début du XXe siècle. Très vite les équipes archéologiques mettent au jour un temple gallo-romain dédié à Mercure !

Cependant, malgré cette découverte de taille, les travaux ne sont pas remis en cause par les autorités et la construction pourrait démarrer si Léonard Gianadda n’avait pas décidé en son âme et conscience d’abandonner les plans de son immeuble vertigineux pour protéger et mettre en valeur cet héritage du passé. « Ce n’était pas le Parthénon », dira-t-il « mais je pensais que c’était tout de même un vestige archéologique intéressant qu’il ne fallait pas détruire ».

Cet événement survient au moment même où l’homme d’affaires perd tragiquement son frère Pierre dans un accident d’avion à Bari en Italie, alors qu’il tente de porter secours à l’un des passagers. Accablé de chagrin, Léonard choisit alors de dédier ce projet culturel à son frère disparu afin d’honorer sa mémoire. Et son ambition est de taille : préserver et mettre en valeur le site archéologique mais aussi célébrer les arts qui le passionnent depuis son adolescence. Il dessine alors les plans de l’édifice, et c’est ainsi que le 19 novembre 1978, le jour de l’anniversaire de son frère qui aurait eu 40 ans, la fondation Pierre Gianadda ouvre ses portes.

Un ambitieux projet

Afin de remplir son premier objectif de mise en valeur du temple gallo-romain de Martigny, Léonard Gianadda conçoit un édifice en béton dont le cœur sera construit autour des vestiges. Cette vaste salle circulaire abritera les ruines en son centre, mais aussi des expositions et des concerts. Car en effet, cette fondation a été pensée comme un lieu de rencontre entre les arts et entre les époques : les chefs-d’œuvre de l’Antiquité y jouxteront des toiles des XIXe et XXe siècles ; les arts picturaux dialogueront avec la musique… Concrètement, la galerie supérieure sera consacrée aux objets issus des fouilles archéologiques de la région, celle inférieure accueillera les expositions temporaires, tandis que les escaliers monumentaux qui conduisent vers le centre serviront aux représentations musicales. Un syncrétisme artistique totalement novateur !

Mais le projet culturel ne s’arrête pas là. Dans les espaces souterrains initialement construits pour servir de parking à l’immeuble, un musée de l’Automobile est créé, dont la direction est confiée à un proche de Léonard Gianadda, Fortunato Visentini. Cet homme passionné de mécanique prendra soin de redonner vie à ces engins (aujourd’hui tous en état de marche) dont les plus anciens datent de 1897. La collection s’est enrichie au fil du temps pour compter aujourd’hui une quarantaine de voitures de marques aussi prestigieuses que Rolls-Royce, Bugatti, Mercedes-Benz ou Alfa Romeo, toutes construites avant 1939.

Visitez virtuellement le musée de l’Automobile de Martigny

Enfin, pour compléter cet ensemble muséal atypique, la fondation s’est parée depuis le début des années 1990 d’un jardin de sculptures qui compte quarante-sept œuvres exceptionnelles d’artistes aussi célèbres que Rodin, Botero, Dubuffet, Miró, Calder, César… Agrandi et enrichi, cet espace muséal en pleine nature compte aujourd’hui parmi les plus prestigieux au monde !

Une réputation internationale

Lorsque débute la formidable histoire de cette institution, Léonard Gianadda n’est alors qu’un riche passionné de peinture, de sculpture et de musique, sans crédibilité dans le monde de l’art. Certains l’accusent de mégalomanie et la première exposition “Cinq siècles de peinture” est un flop, décrié par la critique. Néanmoins, l’opiniâtreté de son fondateur a permis à ce lieu de trouver petit à petit sa place sur la scène internationale malgré son isolement géographique. Après s’être vu refusé maints prêts d’œuvres d’art, Léonard Gianadda, qui n’hésite pas à débourser d’importantes sommes d’argent pour réaliser ses projets et qui a su s’entourer de spécialistes, parvient à prouver la sincérité de sa démarche. Il devient l’incarnation et la locomotive de ce projet qui a accueilli plus de 10 millions visiteurs depuis sa création.

Musique maestro

Passionné de musique classique, Léonard Gianadda a toujours voulu conjuguer les arts au sein de sa fondation. C’est ainsi qu’une importante programmation s’est mise en place au fil du temps pour atteindre aujourd’hui une dimension internationale de premier plan. Des artistes aussi prestigieux que Yehudi Menuhin, Isaac Stern, Daniel Barenboim ou plus récemment Cecilia Bartoli ou Renaud Capuçon ont eu la chance de se produire dans ce lieu atypique à l’excellente acoustique, entourés de chefs-d’œuvre de la peinture.

Une brève découverte de la fondation Gianadda en compagnie de son fondateur

Léonard Gianadda, humaniste et mécène

Humilité. Voilà sans doute le premier qualificatif que l’on associe à Léonard Gianadda. Ce petit-fils d’émigrés italiens, venus à pied s’installer en Suisse, a connu un parcours que l’on pourrait qualifier de “success story”. Brillant élève, il suit des études d’ingénieur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne mais se lance en parallèle dans une carrière de photoreporter qui le conduira très jeune à voyager à travers le monde. Il découvre l’Europe mais aussi les États-Unis, le Maghreb, et se passionne pour toutes les cultures et l’art. Néanmoins, c’est dans sa ville natale de Martigny qu’il fonde un cabinet d’ingénieur avec l’un de ses amis en 1960.

Alors que ses affaires sont prospères, les décès successifs et brutaux de son père, de sa mère et de son frère marqueront un tournant dans sa vie. Amasser de l’argent n’a plus de sens pour cet esthète, passionné par le monde des arts. Partager sa passion, la soutenir financièrement, la diffuser au plus grand nombre deviendra alors son œuvre de chaque jour. Outre son activité au sein de sa fondation, Léonard Gianadda a financé des vitraux de Hans Erni offerts à l’église protestante, l’installation de sculptures dans le paysage public… Très engagé également sur le plan social, il créé en 2009 la fondation Annette & Léonard Gianadda et apporte son aide à des familles de migrants en mettant des appartements à la disposition de familles syriennes. Décoré par la légion d’honneur, il est aussi membre correspondant associé étranger de l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France.

À découvrir à l’occasion d’un séjour dans notre résidence de Samoëns

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Pour les peintres de paysages des XVIIIe et XIXe siècles, pour les promeneurs et les poètes, la Suisse fut longtemps une terre d’élection du sublime. C’est là que les Alpes se donnaient à voir dans toute leur majesté, avec leurs mers de glace hérissées de pics grandioses, leurs vallées profondes, leurs forêts obscures et leurs lignes de partage des eaux. Au XVIIIe siècle, ces sommets et ces abîmes suscitent l’effroi ou font naître chez l’homme le sentiment du sublime devant tant de grandeurs. Au début du XIXe siècle, le romantisme trouve dans les hautes forêts des cathédrales gothiques façonnées par une main divine et dans les formes étranges et abruptes des grands rochers géologiques les visages de quelque créature fabuleuse surgie de la nuit des temps. Voyageant dans les Alpes  suisses, Victor Hugo écrit : « Le touriste y vient chercher un point de vue ; le penseur y trouve un livre immense où chaque rocher est une lettre, où chaque lac est une phrase, où chaque village est un accent. »
 
Au milieu du XIXe siècle, enfin, il s’agit de voir la montagne pour elle-même sous la lumière changeante du jour et de l’heure, ou, au contraire, de styliser à l’extrême ses formes accidentées et ses masses monumentales. Après les peintres Johann Heinrich Wüest, Adrian Zingg, Caspar Wolf ou Ferdinand Holder, après Hugo et les touristes du Grand Tour et après les modernes alpinistes, c’est vous qui êtes convié à cette découverte d’exception grâce à un voyage culturel en Suisse avec Arts et Vie. Il vous mènera du Valais aux Grisons à bord de trois trains de légende, le Glacier Express, le Bernina et le Golden Pass Panoramic. En hiver ou en été, vous pourrez découvrir Fiesch et le glacier d’Aletsch, Saint-Moritz et les maisons à sgraffites de la Basse-Engadine, le sommet du Brienzer Rothorn ou les géants alpins que sont le Cervin, la Jungfrau, le Mönch et l’Eiger. Ces trains et ces sommets ont d’ailleurs été classés au Patrimoine mondial de l’Unesco. Ainsi des chemins de fer rhétiques de l’Albula et de la Bernina fondés en 1889 et qui illustrent de manière remarquable le développement des lignes ferroviaires de montagne dans la première décennie du XXe siècle.
 
Dans leurs plans et dans leurs constructions, les ingénieurs tinrent compte du paysage, qui devait être montré de la façon la plus spectaculaire qui soit aux voyageurs. Les wagons furent ainsi dotés de fenêtres panoramiques, tandis que les ouvrages d’art – plus de cent tunnels et quelque cinq cents ponts -, les gares et les installations électriques respectent les matériaux et les styles régionaux et s’inscrivent harmonieusement dans les paysages de haute montagne qu’ils traversent. Un voyage culturel avec Arts et Vie vous offrira aussi d’admirer la région de la Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn, partie la plus glacée des Alpes d’Europe qui exerça une fascination durable sur les peintres, les écrivains, les touristes et les alpinistes. On y trouve l’un des plus grands glaciers d’Europe, l’Eiger, ainsi qu’une série de caractéristiques glaciaires classiques qui font de la région une archive exceptionnelle des processus géologiques qui ont formé les Hautes Alpes.
 
Élevez-vous vers des sommets grâce à un voyage culturel en Suisse avec Arts et Vie !
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